Les patients, ayant recours à une greffe dans le cadre du traitement d'un cancer du sang, peuvent s'interroger sur la possibilité d'avoir un enfant plus tard. Selon leur âge et le stade de leur maladie, ils peuvent disposer de mesures préventives pour préserver les cellules reproductrices, ou de solutions alternatives. De quoi dépend la fertilité des hommes et des femmes ?La fertilité des hommes et des femmes dépend de :
Ces deux fonctions sont essentielles pour l’être humain et sont assurées par :
Ces organes sont responsables de la production des premières cellules de la vie : les ovules et les spermatozoïdes. Pour les testicules chez l'homme, comme pour les ovaires chez la femme, chaque glande se compose de deux compartiments :
Chez l’homme :La sécrétion de testostérone va donner ce que l’on appelle les caractères sexuels secondaires, c’est-à-dire la pilosité et les fonctions sexuelles. Chez la femme :Ses hormones (estrogènes et progestérone) seront responsables du développement mammaire (seins), du développement utérin, de la répartition graisseuse dans le corps, de la qualité de la peau et des fonctions sexuelles. Comment le traitement anticancéreux peut-il impacter la fertilité ?Pour lutter contre le cancer, les médecins utilisent des médicaments (chimiothérapie) éventuellement associés à la radiothérapie. Ces traitements peuvent altérer l’une ou l’autre des fonctions responsables de la fertilité : fonction hormonale et/ou fonction de reproduction.De plus, ces mêmes médicaments sont utilisés lors d’une préparation à la greffe (appelée conditionnement). En fait, il existe une problématique différente chez l'homme et la femme :
Ce qu'il faut comprendre finalement : ce n’est pas la greffe de moelle osseuse qui induit une stérilité éventuelle, mais l’ensemble des traitements réalisés au préalable.Le premier type de traitement est celui mis en place après le diagnostic de la maladie, et le second est le conditionnement défini par rapport à la greffe de moelle osseuse. En fait, ces conditionnements peuvent être de différents types : soient très lourds soient légers, et donc mieux tolérés. Ainsi, le degré de stérilité va varier selon le type de conditionnement effectué. Existe t-il des moyens pour préserver la fertilité ?Pour les patients qui vont recevoir un traitement anticancéreux, il existe des techniques de préservation de la fertilité qui, si les conditions de traitement le permettent, pourront être mises en œuvre. Pour l’homme : Il s’agit de recueillir et de congeler des spermatozoïdes. Le recueil de sperme s'effectue par masturbation au laboratoire de biologie de la reproduction. Les spermatozoïdes sont congelés et ensuite stockés au CECOS (Centres d'Etudes et de Conservation des Oeufs et du Sperme), c’est-à-dire la banque du sperme. Pour la femme : C'est un peu plus compliqué, car les techniques de préservation de la fertilité sont plus récentes et restent difficiles à mettre en place. Il existe plusieurs possibilités :
Théoriquement, il est toujours possible de prélever des spermatozoïdes ou de prélever des ovaires. Cependant, dans la pratique, selon la maladie présentée et le degré d’urgence pour la mise en place du traitement anticancéreux, ces prélèvements seront réalisables ou non. Comment cela se passe t-il après le traitement anticancéreux ?Chez l'homme : Une fois les traitements anticancéreux terminés, si les conditions sont requises et qu’il y a un projet de grossesse, on réalise en premier lieu une évaluation de la fertilité de l’homme par un spermogramme.Si ce dernier ne présente pas de spermatozoïdes, l’homme est donc stérile. Dans ce cas, si le patient a pu congeler du sperme avant la chimiothérapie, on réutilise ses spermatozoïdes congelés dans le cadre d'une fécondation in vitro (FIV). Chez la femme : S’il s’agit d’une femmequi a pu bénéficier d’une technique de préservation de la fertilité avant le traitement du cancer et qui s’est avérée infertile après ceux-ci, on peut réutiliser ce qui aura été conservé :
Si l’on dispose d’un ovaire congelé, il peut y avoir 2 cas de figure :
En pratique, les techniques utilisant des ovaires congelés sont difficiles à mettre en œuvre et restent encore rares à ce jour.De nombreuses voies de recherche sont actuellement en cours, pour tenter d’obtenir des ovocytes in vitro c’est-à-dire en dehors du corps de la femme. Quelles sont les solutions alternatives ?Si vous ne disposez pas de prélèvements congelés (prélèvements avant le traitement anticancéreux) trois options sont possibles :
Pour ces trois projets, il y a nécessairement des délais d’attente dont il faudra tenir compte. Ce n’est pas la greffe qui induit la stérilité mais c’est l’ensemble des traitements anticancéreux réalisés au préalable. Le degré de stérilité varie selon le type de traitement effectué.Des techniques de préservation de la fertilité peuvent être mises en œuvre en fonction du degré d'urgence de la mise en place du traitement anticancéreux. N’hésitez pas à en parler avec l’équipe soignante, qui vous orientera vers les centres ou équipes spécialisées. La section commentaire est fermée.
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Septembre 2018
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