La syphilis est une maladie sexuellement transmissible très ancienne qui a fait beaucoup de victimes jusqu’à l’apparition de la pénicilline. Si l’on n’en parle moins aujourd’hui, elle reste malgré tout encore très active puisque 400 à 500 nouveaux cas sont encore diagnostiqués chaque année en France, alors qu’elle avait pratiquement disparu dans les années 80. Le diagnostic n’est pas toujours facile, mais le traitement appliqué précocement est efficace. Qu’est-ce que la syphilis ?
La syphilis est une infection sexuellement transmissible, due à une bactérie appelée Tréponème pâle ou spirochète. La bactérie est d’abord à l’origine de lésions de la peau ou des muqueuses, puis elle se propage dans tout l’organisme par l’intermédiaire du système lymphatique ou des vaisseaux sanguins. Comment se transmet-elle ? La transmission est uniquement sexuelle, si l’on excepte la transmission mère-enfant au cours de la grossesse. La contamination se fait au contact de lésions syphilitiques cutanéo-muqueuses, lors d’un rapport sexuel non protégé, génital, anal ou oral. Elle peut se transmettre aussi lors de l’échange de baisers ou par le partage de sex toys. La période d’incubation, entre la contamination et l’apparition de lésions, est en moyenne de 3 semaines à 1 mois. Le risque de contagion est maximum pendant la première semaine d’évolution de la maladie, car le tréponème est présent à la surface des lésions de la peau et des muqueuses. Comment se manifeste la maladie ? Après la contamination et l’incubation de 3 à 4 semaines, la maladie évolue en plusieurs phases. La phase primaire d’abord, au cours de laquelle apparaît une lésion appelée le « chancre syphilitique ». Il s’agit d’une lésion indolore, bien limitée, de couleur rosée laissant suinter un liquide clair. Ce chancre est localisé au niveau des organes génitaux, mais peut aussi être présent au niveau des lèvres, de la langue, des amygdales ou de l’anus. Selon sa localisation, il peut passer complètement inaperçu. Il guérit spontanément en 2 à 6 semaines, sans laisser de cicatrice. Il s’accompagne de ganglions, eux aussi indolores, situés à proximité, petits et toujours centrés sur un plus gros. Mais la disparition du chancre n’est pas synonyme de guérison. En l’absence de traitement, 1 mois à 1 an après la contamination, vient ensuite la phase secondaire. Apparaissent alors des lésions cutanées et muqueuses, associées à de nombreux ganglions indolores, une fatigue, parfois de la fièvre et des maux de tête. Il existe aussi des formes sans aucun symptôme visible et seuls les tests sérologiques à l’aide d’une prise de sang permettront de faire le diagnostic. Puis, toujours en l’absence de diagnostic et de traitement, survient la phase tertiaire, qui peut apparaître plusieurs mois ou années après la contamination. Le malade n’est plus contagieux, mais il peut présenter des anomalies très sévères, neurologiques, digestives, rénales, oculaires cardiaques, laryngées, ou encore des troubles psychiatriques. Comment se fait le diagnostic ? La bactérie peut être mise en évidence au microscope, au début de l’évolution de la maladie, sur des prélèvements des sérosités des lésions, s’ils sont effectués avant tout traitement. Cet examen ne se fait que dans des laboratoires spécialisés, et le résultat est long à obtenir. La biopsie cutanée, autre moyen de diagnostic, est peu utilisée. Le diagnostic se fait le plus souvent par des tests sérologiques au moyen d’une prise de sang. Les tests recherchent la présence d’anticorps produits par l’organisme en réaction à la présence des tréponèmes. Deux tests sont les plus couramment réalisés. Il s’agit du TPHA qui se positive au 8-10jour du chancre. Il peut rester positif toute la vie. Et le VRDL qui ne se positive que 2 à 3 semaines après l’apparition du chancre et repère plutôt une syphilis précoce. Les tests, notamment le VDRL, sont à répéter ensuite pour suivre le taux des anticorps qui diminue après le traitement en quelques mois sur le VDRL. Existe-t-il un vaccin dont je puisse bénéficier ? Non, aucun vaccin n’existe. La seule façon efficace d’éviter la maladie est l’utilisation de préservatifs lors des rapports sexuels. Comment la syphilis se traite-t-elle ? La syphilis au stade primaire ou secondaire se traite par une seule injection intramusculaire d’un antibiotique de la famille des pénicillines. Si vous êtes allergiques à ces médicaments, il est bien entendu indispensable de le signaler, on vous prescrira une autre famille d’antibiotiques. A ces stades précoces de la maladie, le traitement est très simple et efficace. Si la maladie est plus évoluée et au stade tertiaire, c’est aussi un antibiotique de cette même famille qui est administré, mais à des doses différentes. La syphilis peut-elle se transmettre pendant la grossesse ? Le tréponème peut traverser le placenta et infecter le fœtus à partir du 5mois de la grossesse, provoquant une syphilis congénitale. Le dépistage de la syphilis par une prise de sang fait partie du bilan systématique réalisé en début de grossesse et, en cas de positivité, le traitement est alors possible.
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Mars 2018
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